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Notre thème clé est la formation. Nous aidons les entreprises à élargir leurs connaissances du commerce extérieur à plusieurs niveaux. swiss export propose de nombreuses possibilités de formation – de séminaires aux webinaires, en passant par des événements axés sur la pratique, comme la journée annuelle swiss export, qui réunit à chaque fois plus de 600 entreprises. L’échange d’expériences et d’exemples de bonnes pratiques constitue un élément central de notre travail.

L’incertitude croissante sur les marchés internationaux préoccupe bon nombre d’entreprises exportatrices. En période d’instabilité économique et de tensions géopolitiques, elles cherchent des moyens de couvrir leurs opérations internationales. La délocalisation des sites de production est également un sujet souvent évoqué. Le besoin en réseautage et en échange s’est fortement intensifié – raison pour laquelle chacune de nos manifestations spécialisées destinées aux cadres et aux décideurs affiche complet très rapidement.

La numérisation et l’automatisation ont été bénéfiques à bien des égards. Les entreprises disposent de plus de données aujourd’hui, ce qui les aide à prendre des décisions fondées. Les marchés ont gagné en transparence et les informations peuvent être trouvées plus rapidement. Jadis, le fait de s’établir sur des marchés étrangers constituait un grand défi. De nos jours, grâce à Internet, les entreprises suisses deviennent internationales presque automatiquement.

Le protectionnisme a gagné en importance sur bon nombre de marchés. Les droits de douane et les barrières commerciales se renforcent à nouveau, ce qui entrave le libre-échange. En Allemagne notamment, le principal partenaire commercial de la Suisse, l’économie affiche des signes d’essoufflement dans certains secteurs, notamment l’industrie automobile. Bon nombre de sous-traitants en Suisse font face à l’incertitude qui émane de l’économie allemande.

Les PME suisses se distinguent par leur flexibilité et leur agilité. Leur capacité à surmonter rapidement des crises telles que la pandémie illustre la souplesse des entreprises suisses. Par ailleurs, elles bénéficient de la sécurité juridique et des atouts de la place économique suisse, qui leur permettent d’opérer efficacement sur les marchés internationaux. Les entreprises familiales, en particulier, associent innovation et esprit pionnier tout en préservant leurs valeurs.

D’autres pays offrent un soutien institutionnel bien plus soutenu à leurs entreprises exportatrices. En Autriche, il existe de vastes programmes publics de promotion des exportations qui aident les entreprises à rester compétitives à l’international. En Suisse, un tel soutien fait défaut, ce qui, toutefois, est également considéré comme un avantage. Ce qui nous motive est l’esprit pionnier suisse – les entreprises trouvent leurs propres solutions plutôt que d’attendre une aide étatique. Cette philosophie d’aide à l’entraide renforce la culture d’entreprise et l’économie.

Le marché asiatique continue d’offrir des opportunités intéressantes. L’Europe centrale, l’Europe de l’Est et l’Europe du Sud présentent également un potentiel considérable. Le Portugal, à titre d’exemple, s’est établi comme un site de production important – notamment grâce à ses collaborateurs qualifiés et assidus ainsi qu’à la disponibilité élevée de spécialistes. La route de la soie et la restructuration des routes commerciales mondiales ouvrent également de nouvelles perspectives. Ces changements offrent de nouveaux marchés aux entreprises suisses.

L’innovation constitue le b.a.-ba. Sans innovation, on reste à la traîne. La Suisse s’est établie comme championne du monde de l’innovation. Grâce aux parcs d’innovation et à l’étroite mise en réseau des entreprises avec des agences d’innovation, bon nombre de PME suisses développent rapidement de nouvelles idées et les mettent en œuvre avec succès. L’innovation est largement plébiscitée en Suisse. Quand je demande aux entrepreneuses dans quel domaine elles souhaitent investir, elles citent l’innovation dans la plupart des cas.

La première étape réside toujours dans l’analyse approfondie du marché. Les entreprises doivent connaître leurs concurrents et leurs produits, être au fait du niveau des prix et tenir compte des spécificités locales. À cet égard, il faut également disposer des systèmes internes adéquats. Quiconque ne maîtrise pas ses données de base ne peut pas non plus effectuer de démarches douanières électroniques en bonne et due forme. Assurer une implémentation irréprochable de tous les systèmes afin de gérer efficacement le commerce international relève de la direction d’une entreprise.

L’exportation n’est pas une science exacte. Outre l’analyse du marché, l’échange avec des représentants du secteur et des partenaires locaux potentiels est également déterminant. Pour savoir s’il existe une demande réelle pour son produit, il est également conseillé de recourir à un marché test. Celui-ci permet d’acquérir une première expérience avant de s’engager sérieusement. Enfin, une bonne dose d’intelligence situationnelle est également de mise.

Les partenariats sont essentiels, notamment sur les nouveaux marchés. Collaborer avec des partenaires locaux permet de s’implanter plus rapidement et d’éviter les embûches culturelles. Mon exemple préféré: un fabricant suisse de câbles métalliques a ouvert une usine au Vietnam et y a construit une cantine pour ses collaborateurs locaux. Toutefois, les collaborateurs ne souhaitant pas se restaurer collectivement, ils ont préféré entreposer leurs vélos dans l’espace prévu pour la cantine – un bien précieux à leurs yeux.

Oui, les entreprises sont censées régulièrement remettre en question et adapter leur stratégie. Chaque année, nous définissons un credo en fonction des besoins actuels des entreprises, afin de leur offrir de nouvelles impulsions et de les soutenir dans leur développement de façon ciblée. Repenser les anciennes approches exige du courage – à l’image de l’artiste qui repeint son œuvre quand elle ne lui paraît pas cohérente. Outre la réflexion et l’adaptabilité, l’ouverture aux retours critiques est également importante. C’est l’unique manière pour les entreprises de conserver leur flexibilité et de réagir aux changements.

Je souhaite que les PME suisses continuent à se développer, mais qu’elles soient également disposées à s’adapter continuellement aux défis mondiaux en mutation permanente. Mon appel aux entreprises est sans équivoque: elles doivent repenser leurs stratégies précocement et les développer en permanence – et pas seulement à l’étranger. Je constate souvent une tendance à l'atermoiement, notamment au niveau de la planification successorale. Un autre point qui me tient à cœur est la durabilité, en particulier dans le domaine de l’utilisation de l’eau dans la production et au sein des chaînes logistiques. La croissance est certes importante, mais elle doit être durable et réfléchie. Pour terminer, j’en appelle à la politique pour qu’elle soutienne davantage les PME en abolissant les obstacles bureaucratiques et en trouvant des solutions pragmatiques.