Immobilier

La correction des prix se poursuit

  • Les volumes mondiaux de transactions immobilières se sont stabilisĂ©s Ă  des niveaux bas au premier trimestre de l’annĂ©e, alors que la correction du marchĂ© se poursuit.
  • Le marchĂ© britannique a initiĂ© la correction des prix, suivi par le reste de l’Europe, puis par les États-Unis. Du fait de la stabilitĂ© du marchĂ© japonais, oĂą les taux d’intĂ©rĂŞt n’ont pas augmentĂ©, les valeurs en capital sont restĂ©es globalement stables en Asie-Pacifique.
  • On anticipe des hausses de taux aux États-Unis et au Royaume-Uni, ce qui pèsera sur ces marchĂ©s.
  • Dans l’ensemble, nous pensons que l’industrie et l’immobilier rĂ©sidentiel prĂ©sentent les fondamentaux les plus solides et offrent les meilleurs perspectives Ă  moyen terme. D’autre part, le travail flexible et les dĂ©penses en capital nĂ©cessaires pour accroĂ®tre l’efficience Ă©nergĂ©tique pèseront probablement sur la performance des actifs de bureaux.

Infrastructures

La démondialisation, une nouvelle tendance durable pour les infrastructures?

  • La dĂ©carbonation, la numĂ©risation et l’évolution dĂ©mographique (on parle aussi des «3 D», pour decarbonization, digitalization et demographic change, en anglais) sont des thĂ©matiques d’investissement assez rĂ©pandues.
  • Le quatrième D, Ă  savoir la dĂ©mondialisation, est plus mĂ©connu. Les tensions gĂ©opolitiques et les problèmes d’approvisionnement rĂ©cents ont redynamisĂ© la demande de capacitĂ©s de production nationales.
  • La loi sur la rĂ©duction de l’inflation (Inflation Reduction Act, IRA) subventionne la fabrication domestique de technologies propres.
  • Les dĂ©penses en capital ont atteint 107 milliards de dollars dans le secteur manufacturier Ă©tats-unien en 2022, un plus haut historique, tandis que des investissements de 150 milliards de dollars sont prĂ©vus dans le secteur des semi-conducteurs, et de 50 milliards dans celui des batteries.
  • De mĂŞme, l’UE entend mettre en Ĺ“uvre un plan industriel du pacte vert (Green Deal Industrial Plan) pour relancer son industrie manufacturière.
  • Cette ambition devrait jouer un rĂ´le de catalyseur pour les infrastructures puisque les relocalisations impliquent de moderniser les rĂ©seaux de transport et d’autres infrastructures pour soutenir la croissance industrielle.

Capital-investissement (private equity)

Le private equity se maintient

  • Les entreprises et les fonds de capital-investissement restent stables en milieu d’annĂ©e. Les sociĂ©tĂ©s en nom collectif et les Ă©quipes de gestion s’adaptent Ă  l’évolution du contexte macroĂ©conomique et aux changements de taux.
  • Le capital-risque reste en proie Ă  un environnement difficile en termes de valorisations après les pics atteints en 2021, mais une lĂ©gère rĂ©flation se dessine en 2023.
  • Les opĂ©rations des entreprises privĂ©es sont en perte de vitesse en 2023: le rythme des introductions en bourse ralentit, et les retraits stratĂ©giques se multiplient. Les vendeurs se sont habituĂ©s aux valorisations Ă©levĂ©es de ces dernières annĂ©es, tandis que les acheteurs se portent acquĂ©reurs sur la base des multiples de marchĂ© actuels, qui ont diminuĂ©.
  • Ce dĂ©calage se traduit par des durĂ©es de dĂ©tention plus longues (pour les fonds investis), freine le dĂ©ploiement du capital et limite les levĂ©es de fonds (pour les nouveaux fonds), mais il en rĂ©sultera des opportunitĂ©s Ă  moyen terme.
  • Les placements secondaires reprĂ©sentent une alternative attrayante tant pour les sociĂ©tĂ©s en nom collectif (SNC) que pour les sociĂ©tĂ©s en commandite (SC): les dĂ©cotes sur les intĂ©rĂŞts des SC se stabilisent, et les fonds de continuation sont devenus un outil frĂ©quemment utilisĂ© pour attirer SC, SNC et acheteurs.

Crédit privé

L’âge d’or des prêts directs?

Les stratégies de prêt direct ont été le moteur de la forte croissance du crédit privé durant la dernière décennie. Les prêteurs directs ont connu une renaissance après 2008: ils se sont engouffrés dans la brèche ouverte par une nouvelle réglementation plus contraignante qui a exclu les banques du segment des prêts aux entreprises du marché intermédiaire. Mais alors que ce segment était de mieux en mieux accepté, les investisseurs ont fini par marchandiser le marché, provoquant une compression des spreads, si bien que les sociétés de gestion se sont reportées sur des crédits plus risqués pour pouvoir satisfaire la demande de rendement. C’est pourquoi nous nous sommes focalisés sur d’autres segments des stratégies de crédit privé. Cependant, après la COVID-19, le resserrement monétaire historique orchestré par les banques centrales, le ralentissement actuel de l’économie, la fin prochaine du cycle des crédits et la réappréciation globale des actifs, le marché des prêts directs semble désormais bien positionné pour générer des performances totales et des rendements corrigés des pertes intéressants.

Plusieurs vents arrière soufflent sur le marché:

  • Après des annĂ©es de vents contraires (saturation du marchĂ©, concurrence excessive, taux d’intĂ©rĂŞt nuls et argent facile), les prĂŞteurs directs ont aujourd’hui le vent en poupe.
  • La concurrence s’estompe, tant sur les places financières que du cĂ´tĂ© des banques rĂ©gionales, qui quittent le segment Ă  la suite de la crise qui les a frappĂ©es rĂ©cemment.
  • Les derniers arrivants sur le marchĂ© ou les sociĂ©tĂ©s de gestion peu expĂ©rimentĂ©es qui se sont lancĂ©es dans des opĂ©rations risquĂ©es ont aussi vu leurs portefeuilles sous-performer dans l’après-COVID-19. Par consĂ©quent, ces acteurs s’emploient Ă  remĂ©dier Ă  cette situation plutĂ´t qu’à dĂ©ployer davantage de capital.
  • Les marchĂ©s de financement traditionnels des entreprises du marchĂ© intermĂ©diaire, Ă  savoir les marchĂ©s des obligations Ă  haut rendement et des prĂŞts Ă  effet de levier, se sont Ă©galement figĂ©s dans la mesure oĂą les nouvelles Ă©missions ont fortement ralenti, privant les emprunteurs d’accès au capital. Ces forces du marchĂ© ont permis aux prĂŞteurs directs de s’engouffrer dans la brèche et d’offrir leurs solutions privĂ©es, qu’il s’agisse de nouvelles Ă©missions ou d’opĂ©rations de refinancement.
  • Sur le marchĂ© des obligations Ă  haut rendement, les banques ont adoptĂ© un positionnement dĂ©fensif face Ă  la recrudescence des opĂ©rations avortĂ©es. Les quelques Ă©missions qui aboutissent affichent de fortes dĂ©cotes et sont soumises Ă  des conditions de souscription strictes, ce qui exclut la plupart des emprunteurs du marchĂ© intermĂ©diaire dont la structure du capital est risquĂ©e.
  • Sur le marchĂ© des prĂŞts Ă  effet de levier, les gestionnaires d’obligations structurĂ©es adossĂ©es Ă  des prĂŞts (collateralized loan obligations, CLO) reprĂ©sentent en gĂ©nĂ©ral 60% des achats de prĂŞts. Toutefois, compte tenu de la hausse du coĂ»t du passif, les gestionnaires de CLO ont Ă©tĂ© dissuadĂ©s d’émettre de nouveaux CLO, ce qui a entraĂ®nĂ© un net flĂ©chissement de la demande de prĂŞts de la part des investisseurs. Et cet impact pourrait s’amplifier en 2023 Ă©tant donnĂ© que 40% de l’ensemble des CLO Ă©mis arriveront au terme de leur pĂ©riode d'investissement.

Amélioration de la qualité des opérations:

  • Avant le nouveau rĂ©gime de taux d’intĂ©rĂŞt, les participants du marchĂ© intermĂ©diaire souscrivaient des prĂŞts privĂ©s et des prĂŞts syndiquĂ©s assortis de conditions de plus en plus souples, la quĂŞte de meilleurs rendements les incitant Ă  prĂŞter Ă  des entreprises de piètre qualitĂ©. Cette dynamique s’est largement inversĂ©e: les prĂŞteurs sont passĂ©s maĂ®tres des nĂ©gociations et en mesure de signer des prĂŞts mieux structurĂ©s avec des entreprises de meilleure qualitĂ©.
  • Entre 2015 et 2020, la structure typique des prĂŞts affichait un multiple EBITDA compris entre 5 et 6x, un ratio prĂŞt/valeur (loan-to-value, LTV) pouvant aller jusqu’à 75% et un contrat dit «cov-lite» – c’est-Ă -dire avec peu ou pas de clauses de sauvegarde (covenants en anglais) – autorisant Ă©ventuellement la subordination de la dette, ou une gouvernance limitĂ©e voire inexistante en matière de rentabilitĂ© et de ratios de couverture de la dette.
  • Au deuxième trimestre 2023, la structuration et la qualitĂ© des transactions se sont nettement amĂ©liorĂ©es. Les gestionnaires rapportent que les multiples EBITDA ont baissĂ© (entre 3 et 4x), de mĂŞme que les ratios LTV (entre 40 et 50%), et qu’ils peuvent gĂ©nĂ©ralement dicter leurs conditions s’agissant des clauses de sauvegarde et de la structure de la dette.

Embellie conjoncturelle:

  • Dans un contexte de hausse des taux directeurs et face aux inquiĂ©tudes Ă  l’égard des crĂ©dits aux entreprises, les prĂŞteurs directs bĂ©nĂ©ficient dĂ©sormais de profils de risque/rendement qui sont parmi les plus attractifs depuis dix ans. Les gestionnaires ont accès Ă  des rendements semblables Ă  ceux des actions sans avoir Ă  descendre dans la structure du capital, en investissant dans des prĂŞts prioritaires de premier rang ou des titres de dette unitranche.
  • Entre 2015 et 2020, les stratĂ©gies de prĂŞt direct ont Ă©tĂ© pĂ©nalisĂ©es par une conjoncture Ă©conomique difficile et des politiques monĂ©taires accommodantes. Ă€ titre de rĂ©fĂ©rence, la structure typique des prĂŞts affichait un taux variable (compris entre 0 et 0,25%) avec un spread de 400 Ă  500 pb, aucun intĂ©rĂŞt plancher, des frais d’entrĂ©e et de sortie de 1 Ă  2 points, une dĂ©cote d’émission allant de 1 Ă  2% et une participation au capital de 2 Ă  5%. Les gestionnaires pouvaient alors envisager une performance nette de 6 Ă  8%.
  • Au deuxième trimestre 2023, la conjoncture Ă©conomique s’est considĂ©rablement amĂ©liorĂ©e, avec des taux directeurs Ă  500 pb, des spreads de 600 Ă  700 pb, des planchers pouvant atteindre 2%, des frais d’entrĂ©e et de sortie accrus de 2 Ă  3%, une dĂ©cote d’émission allant de 2 Ă  3% et une participation au capital de 2 Ă  5%. Les gestionnaires peuvent aujourd’hui s'assurer des rendements comparables Ă  ceux des actions, de l’ordre de 12 Ă  15%, tout en prenant un risque garanti.

°ż±č±č´Ç°ůłŮłÜ˛Ôľ±łŮĂ©˛ő:

  • Nouvelles Ă©missions et souscription directe: Alors que les marchĂ©s publics de financement sont en grande partie fermĂ©s et que les Ă©tablissements financiers traditionnels dĂ©laissent le segment ou durcissent considĂ©rablement leurs conditions de crĂ©dit, les prĂŞteurs directs reprĂ©sentent une possibilitĂ© de financement alternative sans prĂ©cĂ©dent pour les entreprises qui n’ont plus accès aux marchĂ©s primaires.
  • Refinancements d’emprunteurs fragilisĂ©s: De mĂŞme, nombre d’émetteurs endettĂ©s ont Ă©mis de la dette durant la pĂ©riode de taux zĂ©ro et sont dĂ©sormais fragilisĂ©s dans la mesure oĂą la rentabilitĂ© et la croissance s’amenuisent et oĂą leur coĂ»t de financement a augmentĂ© de 500 pb. Ă€ mesure que les prĂŞts de ces Ă©metteurs arriveront Ă  maturitĂ©, les prĂŞteurs directs seront de plus en plus sollicitĂ©s pour fournir des solutions de refinancement ou de capital privĂ© Ă  ces entreprises fragilisĂ©es, car les marchĂ©s traditionnels restent fermĂ©s.
  • Placements secondaires opportunistes: Alors que les prix du marchĂ© continuent de se redresser, les prĂŞteurs directs pourront Ă©galement investir de manière opportuniste dans des crĂ©dits consortiaux sans chef de file, des prĂŞts lĂ©gèrement syndiquĂ©s ou des prĂŞts privĂ©s sur le marchĂ© secondaire Ă©mis par des vendeurs forcĂ©s.

Contactez-nous

Présentation de notre équipe de direction

Faites connaissance avec les membres de l’équipe responsable de l’orientation stratĂ©gique d’Ă۶ąĘÓƵ Asset Management.

Retrouvez nos agences

Nous sommes plus proches que vous ne le pensez, retrouvez-nous ici.